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Le skatepark de La Baye

Une histoire collective

Dans le confort et la convivialité du sous-bois de La Grande Baye, l’enrobé en bêton lissé et les modules ont été installés selon un plan imaginé par les skaters locaux eux-mêmes.
Florine, David, Anwar et Christian Gonzales nous racontent la belle histoire du skatepark.

D’abord, il y a la passion d’un homme : Anwar Rejeb, et de ses amis skaters de Tarnos.
À l’époque, dans les années 2000, les skateparks se faisaient rares dans la région. Pour exercer leur loisir favori, les jeunes constituent l’association Anticyclone. Dans le jardin d’un des leurs, à la Plaine, ils construisent une rampe avec les moyens du bord. Très vite, ils sont trop nombreux à skater : ce n’est plus gérable. Se tournant alors vers la municipalité, ils obtiennent un lieu dédié à leur pratique et l’autorisation de construire des premiers « modules ».

Le 1er skatepark en béton des Landes et... le 1er snake

Le premier skatepark en béton des Landes naît alors du savoir-faire et du bénévolat des « Anticyclone ». à l’époque, la première rampe est en bois. Anwar conçoit le lieu dès le début comme évolutif, laissant place à de futures ajouts sans avoir à raser ou reconstruire l’existant.
Un snake ! On n’en a jamais vu par ici, il fait très vite la réputation du skatepark de Tarnos. Imaginé pour que les petits puissent également s’amuser, il plaît aussi aux « grands » qui y retrouvent des sensations de surf.

Les skaters Tarnosiens : richesse d’un lieu

Florine montre avec enthousiasme les finitions de ce snake qui a très bien résisté à l’épreuve du temps, des skates, trottinettes et autres chutes et chocs. Sous le regard bienveillant d’Anwar, dont la construction de skateparks est devenue le métier, elle anime une nouvelle association de skate à Tarnos, avec DD et toute la bande. Dignes successeurs d’Anticyclône, ces jeunes partagent la passion, l’envie de travailler, les valeurs et surtout l’enthousiasme de leurs prédécesseurs.
« C’est important qu’il y ait l’asso. C’est ça qui fait vivre le park », explique Anwar. Il faut dire qu’ici, « c’est plus qu’un lieu public. En plus d’être un équipement sportif, c’est un lieu de vie intergénérationel. On discute de tout, on est attentif les uns aux autres. », complète David. Avec Florine, ils s’enflamment : « Beaucoup de pères s’investissent, le doyen a 45 ans. Des jeunes commencent à bien monter. Ils apprennent autant des plus expérimentés que l’inverse. On est dans l’échange permanent et l’ambiance s’en ressent. Les nouveaux, les skaters de passage, les débutants, tout le monde est bienvenue ! Les filles aussi. D’ailleurs, plusieurs sportives du roller derby d’Anglet viennent s’entraîner ici. »

La réhabilitation du quartier

Mais le temps passant, les envies des skaters, les techniques de construction, le développement d’autres skateparks autour de Tarnos donnent aux utilisateurs du lieu de nouvelles idées et ambitions pour le site.
Parallèlement, la Ville de Tarnos s’est justement lancée dans la réhabilitation de ce secteur du bas-Tarnos : réféction de la rue Jean Jaurès, construction de la crèche Saint-Exupéry, déménagement du Foyer des Jeunes Travailleurs, réhabilitation des ateliers municipaux... Christian Gonzales, Adjoint aux sports et aux loisirs, explique que la rénovation du skatepark était inscrite au budget 2015. Voyant une association de skaters se créer, choix a été fait de prendre le temps de construire le nouveau projet avec eux.

Des plans dessinés par les skaters eux-mêmes

Un budget de 39 000 € est prévu par la mairie ; « un effort important dans le contexte actuel », souligne Christian Gonzales. Aux utilisateurs d’imaginer le contenu. David s’investit pleinement. Allant frapper aux portes des professionnels et des habitués pour être conseillé, il constate vite, avec Florine et ses copains, à quel point mathématiques et modules sont liés. Il apprend également à se servir de logiciels capables de concevoir des plans. Des plans, il en dessine plusieurs. D’assemblée générale en réunions improvisées dans le skatepark, il se promène avec son ordinateur et montre à tous les derniers plans dessinés à partir des propositions des uns et des autres. Les passionnés discutent, amendent, enrichissent, corrigent. Parfois sous la pluie, à l’abri dans les voitures, on observe le skatepark et on continue d’améliorer le projet.
Finalement, comme l’a demandé la ville, trois scénarios sont proposés. L’appel d’offre est lancé et, bonne surprise, le plan préféré des skaters tient dans le budget ! Comme sur des roulettes…