Des origines à aujourd’hui

Les origines

Les origines de Tarnos sont méconnues. Son nom proviendrait de l’association de « Tarinus » et du suffixe « os ». « Tarinus » serait le nom d’un homme de l’époque gallo-romaine, propriétaire terrien aisé. Le suffixe « os » signifie domaine, surface, territoire en ibère.

XIIème siècle – XIIIème siècle : Premières mentions de Tarnos

Les premières mentions de Tarnos remontent aux XIIème et XIIIème siècles, faisant écho à la construction de l’Église. Le Livre d’Or de la cathédrale de Bayonne datant du XIIIème siècle témoigne également à plusieurs reprises de l’existence de la paroisse Saint-Vincent de Tarnos.

XIIème siècle : La construction de l’Église Saint-Vincent

Malgré des origines approximatives, la construction de l’Église Saint-Vincent remonterait au XIIème siècle. Loin de n’être qu’un simple édifice de culte de campagne, l’église aurait également abrité une commanderie-hôpital des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui servait principalement à accueillir les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Plus d’infos :

1578 : Le détournement de l’Adour

Jusqu’au XVI ème siècle, l’Adour traversait Tarnos du sud au nord pour se jeter à Vieux Boucau. Louis de Foix décide de détourner le fleuve et de couper son orientation au nord en construisant une digue et ainsi l’obliger à se jeter dans l’Océan tout proche. La nouvelle embouchure est ouverte le 28 octobre 1578.

1760 : L’épopée de l’Utile

Le 17 novembre 1760, l’Utile, navire de la Marine Royale, quitte Bayonne avec à son bord une dizaine de marins tarnosiens. Dans la nuit du 31 juillet 1761, le bateau, chargé d’acheminer 60 esclaves jusqu’à l’Île Maurice, fait naufrage sur une île de l’Océan Indien.

XVIIIème siècle : Les hameaux de Tarnos

Jusqu’au XVIII ème siècle, Tarnos est une paroisse à l’habitat dispersé sur plusieurs hameaux et grands domaines : Ordozon, Garros, Romatet, Estiey, Boucau… Son économie est principalement tournée vers l’agriculture et repose sur la culture et l’élevage traditionnels.


L’Âge de fer

1844 : Le pot de résine est inventé à Tarnos

En 1844, Pierre Hugues fait breveter une nouvelle méthode de récolte de la résine qu’il met au point dans son usine de Tarnos. Le pot à résine est né !

1857 : L’arrivée du chemin de fer ampute Boucau de Tarnos

En 1855, le tracé de la voie qui traverse tout le territoire de Tarnos entraîne la création d’une gare au quartier du Boucau. L’accès maritime et la voie ferrée vont donner un nouvel élan économique. C’est Napoléon III qui décide en 1857 de détacher de la commune de Tarnos, deux sections cadastrales de Boucau et de Romatet pour créer la ville de Boucau, avant port de Bayonne.

En 1869 : Transformation du Château de Castillon

La famille Labrouche hérite du domaine de Castillon. Cette « dynastie » bourgeoise donne au domaine le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. La famille fait réaménager le parc, creuser le lac et construire le château (1900). Plus d’infos :

1879 : L’implantation des Forges

En 1879, la commune de Tarnos décide de l’implantation des « Forges de l’Adour ». Une usine, d’une superficie de 26 hectares, sera ainsi construite entre 1879 et 1882. Drainant des ouvriers de toute la France, les Forges ont constitué un complexe sidérurgique entier et sont devenues l’un des premiers producteurs de fonte et d’aciers spéciaux, assurant l’essor de la ville et de sa « jumelle », Boucau.

1883 : la Cité des Forges

Dès le démarrage de l’usine des Forges en 1883, les premiers logements pour les employés sont érigés, sur le modèle des cités industrielles du Nord et du Centre de la France. Véritable « ville dans la ville », la Cité se dote d’équipements publics tels que la coopérative, l’école ou encore l’Église. Plus d’infos :

1895 : l’Église des Forges

En 1895, Claudius Magnin, le directeur de l’usine des Forges, décide la construction d’une église de 300 m2, au cœur de la cité, à quelques mètres de l’usine. Construite sans l’autorisation du Ministère des Cultes, ni des autorités locales, l’Église est inaugurée clandestinement en 1898. Plus d’infos :


Tarnos la Rouge

Les Tarnosiens dans la Première Guerre Mondiale

En 1914, de nombreux Tarnosiens sont mobilisés, parmi eux 121 meurent au combat. Pour ceux restés à la ville, la vie s’organise difficilement. Les mobilisés sont remplacés à l’usine par des femmes, des jeunes ou des travailleurs espagnols. En 1917, un sous-marin allemand tire, du large, des obus sur les Forges, tuant deux hommes et en blessant deux autres. Parallèlement, entre 1914 et 1916, un hôpital temporaire, dirigé par des bonnes sœurs, est installé dans les locaux de l’École des Forges.

1920 : Grève à l’Usine des Forges

En 1920, une importante grève paralyse l’usine pendant 50 jours. Le syndicat ouvrier organise des « soupes populaires » ravitaillées par les métayers du Bas-Adour, solidaires du mouvement ouvrier.

1923 : Une destitution contre la guerre

En 1923, Pierre Dufourcet, maire de la ville, est suspendu par le Préfet suite à l’édification 2 ans plus tôt d’un monument aux morts pacifiste. Ce monument comportait à l’origine des inscriptions peintes en noir sur ses 4 faces dénonçant les causes des guerres et appelant à la paix qui furent effacées par décisions préfectorales. Plus d’infos :

1930 : Tarnos en état de siège

En 1930, le mouvement de grève reconduit mobilise la classe ouvrière pendant un mois. L’état de siège est déclaré, Boucau et Tarnos sont occupés par 800 gardes mobiles à cheval. Les maires des deux communes sont révoqués et les militants syndicaux emprisonnés.

1936-1939 : La guerre d’Espagne

Tarnos est concernée au premier chef par la guerre d’Espagne. Plusieurs Tarnosiens rejoignent les Brigades internationales et partent soutenir la jeune République espagnole contre les franquistes et leurs alliés allemands et italiens.

Un épisode marquant se déroule même à Tarnos : le 29 mars 1937, le navire espagnol Mar Caspio qui transportait du charbon du Royaume-Uni à destination des Forges de l’Adour est attaqué au canon et à la mitrailleuse par deux navires franquistes au large de Capbreton.

Pour échapper à cette attaque dans les eaux françaises, le capitaine prend la décision d’échouer le Mar Caspio sur la plage de la Digue. L’attaque se solde par deux marins blessés sans gravité.


Occupation et Résistance

1939 : Les maires communistes sont révoqués

Dès 1939, les élus communistes des deux communes de Tarnos et Boucau sont destitués. Joseph Biarrotte, Maire de Tarnos, est révoqué en octobre 1939 et déporté à Buchenwald. Charles Durroty, ancien Maire de Tarnos, est arrêté lors des rafles d’octobre 1942 et meurt en 1945 à Sachsenhausen.

1940 : Tarnos occupée par l’armée nazie

Après l’Armistice de juin 1940, Tarnos se retrouve en « zone occupée ». La ville devient un lieu stratégique pour l’armée allemande, qui entend contrôler les entrée et sorties sur le territoire et l’accès au port de Bayonne. De nombreuses troupes viennent ainsi prendre quartiers dans la ville ; s’installant par exemple chez l’habitant, réquisitionnant les bâtiments de l’école Jean Jaurès ou encore ceux du Château de Castillon. Sur le littoral, le « Mur de l’Atlantique » est construit.

1940 : Tarnos entre en Résistance !

Dès 1940, malgré les répressions policières et les sévères arrestations des militants et élus communistes, les opposants à l’oppression nazie s’organisent petit à petit. A Tarnos et Boucau, le mouvement forme l’une des poches de Résistance les plus importantes de la côte basco-landaise. Distribution de tracts, faux-papiers, sabotages, déraillement de trains… Ces combattants de la première heure s’illustrèrent par leur engagement héroïque, certains au prix de leur vie.

Plus d’infos

Les rafles de l’automne 1942

En octobre 1942, le « sinistre » Pierre Napoléon Poinsot, commandant de la Section Spéciale des Affaires Judiciaires d’Origine Politique, ordonne des arrestations massives de militants et résistants communistes. 38 résistants sont arrêtés à Boucau et à Tarnos, chez eux comme à l’usine des Forges, dont plus de la moitié dans la terrible nuit des 26 et 27 octobre 1942. La plupart sont déportés dans les camps allemands, certains fusillés, d’autres succombent sous les coups et les tortures. Liste des raflés des 26 et 27 octobre 1942

1944 : Tarnos libérée !

En août 1944, les soldats allemands quittent Tarnos dans la confusion la plus totale. Dans un dernier affront, les Tarnosiens et Boucalais cachent vélos et chevaux que les troupes tentaient de récupérer. Ils libèrent alors les prisonniers parqués près du « Métro » et défilent vers Bayonne, tonnant des chants révolutionnaires. Le 23 août, les drapeaux américain, anglais, français et soviétique, cousus de toutes pièces, flottent sur l’Hôtel de Ville libéré.

Le temps des colonies de vacances

1946 : La naissance de la colonie de la CCE

En 1946, la Commission Centrale de l’Enfance, héritière directe des organisations juives de la Résistance, installe dans les locaux de groupe scolaire Jean Jaurès sa première colonie de vacances. Basée sur des méthodes pédagogiques progressistes et novatrices, cette colonie accueillera dans un premier temps des enfants juifs dont les parents avaient été déportés ou fusillés pendant la guerre. Découvrir l’histoire de la colonie de la CCE

1952 : Castillon devient une colonie de vacances

En 1952, le Département de l’Ariège et la section locale des Pupilles de l’École Publique achètent le domaine de Castillon pour y implanter une colonie de vacances et une maison d’enfants à caractère sanitaire. Chaque été, jusqu’en 1990, la colonie accueillera 400 enfants, ariégeois dans un premier temps, puis venant de toute la France, qui profiteront ainsi du cadre idéal de Castillon. Plus d’infos :

1956 : La colonie de la RATP

Après l’établissement en 1936 par le syndicat CGT de la RATP du « Métropolitain » d’une colonie de vacances située non loin de la plage du Métro (qui lui inspira son nom), son comité d’entreprise installe en 1956 une nouvelle colonie sur le site actuel de l’école Poueymidou. Ces deux colonies ont accueilli ainsi chaque été les enfants du personnel.

Du feu à l’air : la reconversion

1959 : Michel Arnaud Lafitte est tué lors de la Guerre d’Algérie

Comme partout en France, de jeunes Tarnosiens sont partis en Algérie effectuer leur service militaire. En 1957, Michel Arnaud Lafitte est enrôlé dans un régiment de métropole pour aller combattre en Afrique du Nord. Il meurt au combat, en Algérie le 14 juin 1959, à peine âgé de 24 ans.

1962 : La construction de la Digue

En 1962, après de longues années d’études, les travaux de construction de la Digue sont entrepris, afin d’augmenter la capacité d’accueil du port et de protéger l’embouchure de l’Adour de la houle et de l’ensablement. D’une longueur d’un kilomètre, cette installation titanesque nécessita 80 000 tonnes de béton et 4 ans de travaux. Plus d’infos

1962 : La fermeture de l’usine des Forges

En 1962, après 80 ans d’activités, la fermeture de l’usine, considérée comme non rentable, est officiellement annoncée, condamnant ainsi au chômage près de 1600 ouvriers. Avant même la fermeture effective du site en 1965, la lutte s’était toutefois engagée pour le développement de nouvelles activités et l’implantation de nouvelles entreprises sur place. Plus d’infos :

1963 : Début de la reconversion industrielle

En 1963, faisant suite à la décision de fermeture des Forges de l’Adour, un vaste mouvement de reconversion industrielle s’opère sur le territoire de la commune. L’implantation de trois entreprises « pionnières » – la SATEC, SOCADOUR et la SCIBA – va ainsi amorcer la reconversion de la main d’œuvre locale et dessiner les contours de l’actuelle zone industrialo-portuaire.

1965 : Tarnos accueille TURBOMECA

En 1965, l’entreprise TURBOMECA (aujourd’hui Safran Helicopter Engine) s’implante à Tarnos dans la toute nouvelle zone industrielle, permettant ainsi le reclassement de 600 anciens forgerons. Cette nouvelle usine, spécialisée dans l’aéronautique, deviendra l’un des nouveaux pôles phares de

l’industrie landaise, puisqu’elle est encore aujourd’hui l’un des sites industriels les plus importants du Département. Plus d’infos :

Mai 68 : Le monde du travail en ébullition

Des usines bloquées, un avion affrétés en urgence pour les représentants syndicaux de Turbomeca, des solidarités entre population et grévistes… Mai 68 est bien passé par Tarnos, laissant, encore aujourd’hui, des conquis dans les usines du bassin de vie. Plus d’infos :

1971 : André Maye, le Maire bâtisseur

En 1971, André Maye est élu Maire de Tarnos. Issu du milieu ouvrier, cet homme « forgé par les luttes » a également révolutionné le visage de la ville et de son centre-ville. De son action résultent notamment les constructions du Foyer des Jeunes Travailleurs, des écoles Félix Concaret, Jean Mouchet et Odette Duboy, de la salle Joseph Biarrotte mais également de la première cuisine centrale et du stade intercommunal qui porte aujourd’hui son nom.

1991 : Madame le Maire

En 1991, Jean-André Maye passe le flambeau de Maire de la Ville à Pierrette Fontenas. Marquant la Ville de sa personnalité, elle sera également la première femme à siéger au Conseil Général des Landes.

La construction continue

2000 : La création de l’Espace Technologique Jean Bertin

Créé en 2000, l’Espace Technologique Jean Bertin a pour vocation est de regrouper les entreprises de haute technologie dans des secteurs tels que l’aéronautique, l’énergie et l’environnement. Il accueille également un restaurant inter-entreprises, une pépinière d’entreprises et une couveuse d’entreprises installés dans le Pôle de services.

2002 : La Ville rachète l’Église des Forges

Confrontée à l’état de délabrement de la bâtisse et à l’inquiétude de la population, la Ville de Tarnos décide en 2002 du rachat de l’Église des Forges. D’importants travaux de restauration et de réhabilitation sont alors entrepris. En 2008, la « nouvelle » église est inaugurée : désacralisée, elle est aujourd’hui devenue un lieu culturel emblématique de la commune. Plus d’infos :

2006 : La Ville rachète le domaine de Castillon

En 2006, après de nombreuses années d’imbroglio financier et une bataille judiciaire féroce, la Ville parvient finalement à racheter le domaine de Castillon, alors laissé à l’abandon. D’importants travaux de réhabilitation et d’aménagement sont entrepris pour redonner vie à ce domaine historique. Plus d’infos :

2004 : L’inauguration du nouvel Hôtel de Ville

La construction de l’hôtel-de-ville sur son site actuel date de l’année 1911. En 2002, faute d’un espace suffisant, la construction d’un nouvel l’hôtel-de-ville est votée. Intégré à l’ancien bâtiment, ce nouvel équipement public est inauguré en 2004.

2010 : Une médiathèque pour les Tarnosiens

Le projet de la médiathèque, lancé en 2005, était destiné à remplacer la bibliothèque existante. Au terme de deux ans de travaux, les « Temps Modernes » sont inaugurés en septembre 2010.

Rencontrant un succès immédiat, la médiathèque est devenue, en plus d’un centre de documentation, un réel lieu de vie, d’échanges et d’animations culturelles